Chant des Peuples

« À cause des contraintes économiques et de la disponibilité du matériel, ce projet, qui avait été conçu à l’origine comme une construction métallique faite de poutrelles en H devait être installée dans la cour du Centre de la Confédération, s’est vite transformé en une œuvre de bois exposée dans la galerie. Quand il a vu qu’une forêt avait brûlé près de Montague, sur l’Île-du-Prince-Edouard, Vaillancourt partit avec son équipe à la recherche de matériaux. Sur le lieu même du sinistre, devant les formes pures des arbres calcinés, Vaillancourt fit allusion aux formes pures des sculptures de Brancusi. L’un des arbres calcinés fut choisi pour faire partie de Le chant des peuples. Puis, pendant sept semaines, une corde et demie de différentes essences d’arbres (érables, frênes, peupliers, bouleaux et épinettes), les restants d’une coupe à blanc sur la rive nord de l’Île-du-Prince-Édouard, fut traînée à la main par Vaillancourt et son équipe et transportée en camion jusqu’à une cabane de chemin de der abandonnée, près du quai de Charlottetown où les arbres ont ensuite été dépouillée de leur écorce. Le choix du lieu final d’installation, une grande alcôve dans la galerie, non loin de l’endroit où Reinhard Reitzenstein a accroché son Arbre du monde (1993) inversé, a transformé l’œuvre en un environnement sculptural restreint par l’espace architectural. Comme il est impossible d’entrer dans l’œuvre, elle devient une représentation, une fenêtre sur un espace où l’on ne peut entrer qu’avec les yeux même si les formes et la conception en son tri-dimensionnelles. »

Source : « Reçu au lieu », Inter : art actuel, no 73, 1999, p. 79-80.
http://www.erudit.org/culture/inter1068986/inter1104334/46239ac.pdf